Grands Frères et Grandes Sœurs fêtent leur centenaire au Canada

L’année 2013 marquera le centenaire des services de mentorat de Grands Frères et Grandes Sœurs au Canada. Un siècle de services est un jalon rare pour toute organisation canadienne. Nous y voyons un moment décisif pour célébrer une histoire faite de dynamisme et de fierté et pour nous préparer aux 100 prochaines années de programmes et de services de mentorat novateurs.

Le niveau réel d’un pays se mesure à l’attention qu’il accorde à ses enfants, à leur santé et à leur sécurité, à leur situation matérielle, à leur éducation et à leur socialisation, ainsi qu’à leur sentiment d’être aimés, appréciés et intégrés dans les familles et les sociétés au sein desquelles ils sont nés. »

Bilan Innocenti 7, UNICEF, La pauvreté des enfants en perspective : vue d’ensemble du bien-être des enfants dans les pays riches, 2001

Résumé analytique

La récession mondiale actuelle a et continuera d’avoir des répercussions sur tous les Canadiens. Nous sommes fermement convaincus qu’une économie plus saine pour tous les Canadiens doit être instaurée dès aujourd’hui, avec des investissements dans nos jeunes. Un investissement de 26 millions de dollars permettrait de financer l’étape suivante d’une initiative de mentorat au Canada en vertu de laquelle des milliers de jeunes gens dans le besoin bénéficieront de programmes de mentorat. Grâce à une approche exhaustive qui vise à améliorer la confiance des jeunes et qui attache une grande importance à la sécurité des enfants, les Grands Frères et les Grandes Sœurs proposent des programmes axés sur des résultats qui ont des répercussions à long terme sur tous les enfants. Les Grands Frères et Grandes Sœurs offrent des cours de préparation à la vie, des programmes de mentorat en groupe, des programmes de mentorat à l’école, le programme Grand Frère Grande Sœur, ainsi que plusieurs programmes de mentorat d’ordre communautaire dont le but est de satisfaire aux besoins diversifiés de nos collectivités. L’objectif : améliorer les résultats scolaires, encourager la mobilisation civique et contribuer à éviter les comportements risqués comme l’intimidation et la consommation de drogues.

Grâce à 100 ans de connaissances et d’expertise, nous avons réussi à devenir l’un des plus importants services de mentorat au Canada, en offrant aux jeunes des programmes de mentorat axés sur le bénévolat de la plus grande qualité. Nous offrons des services à ceux et celles qui sont issus de familles défavorisées sur le plan social et économique, aux jeunes à risque et à ceux et celles qui ont besoin d’un mentor.

Il est essentiel d’assurer le mentorat de la prochaine génération de jeunes pour assurer la santé et la prospérité futures de notre pays. Et pourtant, des millions de jeunes grandissent aujourd’hui sans les conseils ni l’appui dont ils ont besoin pour les préparer à devenir des membres de la société bien adaptés, qui y contribuent de surcroît. Pour être en mesure de satisfaire à ce besoin, nous avons besoin d’un important engagement de temps et de ressources à tous les niveaux, depuis les particuliers jusqu’aux collectivités et au gouvernement.

Nous savons qu’un million de jeunes au Canada grandissent sans entretenir une relation étroite avec un adulte qui se soucie de leur bien-être. Ceux qui sont issus de foyers et de collectivités défavorisés sont surreprésentés dans ce nombre. Les jeunes qui n’ont pas ce lien avec un adulte qui se soucie d’eux tandis qu’ils grandissent deviennent vulnérables. Les recherches révèlent que les jeunes résilients – ceux qui opèrent avec succès la transition d’un passé plein de risques à un monde du travail et au statut de bon citoyen à l’âge adulte – se singularisent systématiquement par la présence d’un adulte qui se soucie d’eux dans leur existence.

Grands Frères et Grandes Sœurs du Canada sollicite 26 millions de dollars pour accroître de manière spectaculaire le nombre d’enfants et de jeunes à risque qui bénéficient de services de mentorat, pour investir dans l’innovation de notre organisation et dans le développement d’entreprises sociales, et pour célébrer et stimuler les initiatives de notre centenaire. Ce financement sera échelonné sur trois ans afin de venir en aide aux citoyens les plus vulnérables du Canada pour le plus grand bien de tous; en aidant les enfants et les jeunes à donner toute leur mesure.

Impact de Grands Frères et Grandes Sœurs

Depuis1913…
112 000 000 d’heures de bénévolat
Au service de 425 000 enfants et jeunes
Des programmes de mentorat dans plus de 1 000 collectivités d’un océan à l’autre

Grands Frères et Grandes Sœurs du Canada est la première organisation de mentorat du pays. Notre vision est de faire en sorte que « chaque enfant au Canada qui a besoin d’un mentor ait un mentor ». Les organismes rattachés à Grands Frères et Grandes Sœurs assurent le jumelage d’enfants et de jeunes qui ont besoin d’un mentor avec des modèles de rôle d’âge adulte qui leur font vivre des expériences positives de la vie.

À l’échelle nationale, en 2011, nous avons fourni des services de mentorat à plus de 33 450 jeunes par le biais de nos 150 organismes locaux. Cela représente une hausse de 9,5 p. 100 du nombre de jeunes qui ont bénéficié de programmes de mentorat par rapport à 2009 et une hausse de 16 p. 100 par rapport à 2008, malgré une conjoncture économique difficile.

Pour satisfaire aux besoins et aux demandes différents des enfants, des jeunes et des bénévoles, nous avons établi de nouveaux programmes qui cadrent avec une société en pleine évolution. Ces programmes fournissent toute une diversité d’occasions de bénévolat et de mobilisation civique à tous les Canadiens.

Maintenir l’élan

Après 100 ans de succès, Grands Frères et Grandes Sœurs du Canada sollicite 26 millions de dollars pour poursuivre ses plans. Pour nous, les 100 prochaines années dépendent de trois grands secteurs : célébrer et souligner nos exploits, renforcer les capacités par la multiplication des services de mentorat pour servir un plus grand nombre d’enfants et de jeunes, assurer l’innovation et les entreprises sociales pour rester d’actualité, utiles et surtout efficaces. Chacun de ces secteurs est souligné et expliqué ci-après.

  1. Multiplier les services de mentorat
  2. Innovation et entreprise sociale
  3. Initiatives du centenaire en 2013

1. Multiplier les services de mentorat

Lorsqu’on investit dans les jeunes, on peut engager des dépenses qui portent fruit, offrir des programmes efficaces et permettre au gouvernement de s’acquitter de ses obligations envers les contribuables canadiens. Lorsque les jeunes donnent toute leur mesure, ils ont plus de chances de devenir productifs, bienveillants et de contribuer à la société. Si l’on investit dans ces jeunes dès aujourd’hui, on les aidera à devenir des adultes cultivés et instruits, on stimulera la croissance de l’économie et on créera un effectif composé de citoyens responsables.

La notion qui consiste à multiplier les services de mentorat n’est nouvelle pour personne, et pour Grands Frères et Grandes Sœurs du Canada, elle est à l’avant-garde de nos progrès stratégiques. Nous investissons constamment et favorisons le développement et l’efficacité organisationnels. Nous agissons par des bilans d’évaluation, par la collaboration au moyen de nouveaux modèles de prestation des services et par l’évolution des changements culturels dans un modèle de fédération, la diversification des fonds d’exploitation/de la constitution de fonds et l’offre de programmes de formation organisationnelle/apprentissage pour maximiser l’impact sur les enfants et les jeunes et leur offrir des programmes de mentorat de la plus grande qualité possible.

La croissance et l’expansion des programmes de mentorat offrent des possibilités à tous les Canadiens. Nous pouvons facilement lier nos résultats à une baisse des dépenses consacrées par le fédéral aux secteurs suivants :

a) Résultats scolaires

Nous sommes d’avis que chaque enfant au Canada doit avoir la possibilité de donner toute sa mesure; malheureusement, les statistiques canadiennes nous disent le contraire. Comme on peut le voir ci-après, un nombre alarmant de jeunes prennent la voie d’un chemin dangereux et coûteux :

Cependant :

Si nous pouvions réduire le taux de décrochage de 1 p. 100, grâce à l’intervention d’un modèle de rôle adulte positif, les économies estimatives globales du gouvernement fédéral se chiffreraient à plus de 7,7 milliards de dollars (Hankivsky, 2008).

b) Évitement des comportements risqués

Chaque enfant doit avoir la possibilité de donner toute sa mesure, à la fois comme individu et comme citoyen. Quand les enfants et les jeunes donnent toute leur mesure, ils n’obtiennent pas seulement de bons résultats, mais ils deviennent d’importants protagonistes économiques qui contribuent à la société canadienne. Le cliché de la jeunesse que nous donnent les statistiques nous apprend que des changements s’imposent :

On a la preuve que le mentorat donne des résultats concluants et que, pour les jeunes à risque, il n’existe pas de meilleur programme que Grands Frères et Grandes Sœurs. Nos jeunes :

En modifiant le cours de ces jeunes vies, nous pouvons à notre tour modifier le cours de l’avenir d’une collectivité. Cela peut aboutir à une baisse de la pauvreté et du chômage, à des écoles et à des quartiers plus sûrs et à un optimisme renouvelé à l’égard de la croissance. Cela peut même aboutir à des changements à une échelle plus vaste et plus lourde de conséquences. Ces avantages sont difficiles à mesurer, même si nous pouvons mesurer l’argent économisé chaque fois qu’un des jeunes de notre pays ne s’engage pas sur un chemin dangereux :

Cela veut dire que, pour chaque tranche de 100 jeunes que l’on empêche d’être incarcérés pendant 30 jours, le système judiciaire épargne 1 033 200 $. Le coût de mentorat de ces jeunes représente à peine 10 p. 100 de ce montant.

c) Mobilisation civique

Je considère qu’au Canada, aider son prochain n’est pas qu’un devoir, c’est une source de fierté. Cet esprit d’entraide, qui s’acquiert souvent dès le très jeune âge et qui contribue à définir notre identité collective, est à la base de toute société dynamique. Chacun de nous constitue un élément essentiel à l’édification d’une nation plus avertie et bienveillante. Et, pour réaliser cette vision à laquelle nous aspirons, nous avons une responsabilité envers nos jeunes, débordant de volonté et qui ont tant d’énergie à canaliser. Ils ont besoin de modèles, de guides et de conseillers. Je pense à leurs aînés, à ceux qui sont dans la force de l’âge et aux retraités qui, d’un océan à l’autre, mettent généreusement leur temps et leur cœur au service de leurs concitoyens… »

Son excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada

Les collectivités qui affichent le plus fort taux de participation des citoyens et le taux le plus diversifié sont souvent résilientes et fortes. Il est essentiel de mobiliser les citoyens pour s’attaquer à des enjeux communs afin de prendre des décisions avisées. Ce secteur offre des ressources qui encouragent le discours civil et la participation.

On dénombre 161 000 œuvres caritatives et organismes à but non lucratif au Canada qui offrent des programmes d’une valeur supérieure à 3 milliards de dollars dans d’innombrables collectivités du Canada et à l’échelle internationale. En 2009, cela a équivalu à 1,1 million d’emplois au Canada. Grands Frères et Grandes Sœurs donne près de 3 millions d’heures de bénévolat par an, emploie un peu plus de 1 000 personnes et offre des programmes de mentorat dont la valeur est supérieure à 30 millions de dollars par an.

Comment le gouvernement peut-il prêter son concours?

Avec un investissement public de 7 millions de dollars par an, pour un total de 21 millions de dollars sur une période de trois ans, le gouvernement investira dans le mentorat de 21 000 enfants et jeunes. Si l’on compare cet investissement à l’incarcération de 21 000 jeunes à l’échelle fédérale à raison de 94 900 $ par jeune, cela équivaut à 2 milliards de dollars.

2. Innovation et entreprise sociale

Si vous êtes convaincu que chaque vie a la même valeur, il est alors répugnant de constater que certaines vies valent la peine d’être sauvées et d’autres pas… Nous nous sommes demandé comment le monde pouvait laisser mourir ces enfants? La réponse est simple mais n’est pas facile à accepter. Le marché ne récompense pas les vies sauvées de ces gens et les gouvernements ne versent pas de subventions. Ainsi, les enfants meurent parce que leur mère et leur père n’ont aucun pouvoir sur le marché et que leur voix n’est pas entendue dans le système. Nous pouvons faire en sorte que les lois du marché donnent de meilleurs résultats pour les pauvres si nous développons un capitalisme plus créateur – si nous parvenons à élargir la portée des lois du marché pour qu’un plus grand nombre de gens puissent dégager un bénéfice, ou du moins une vie, en servant les gens qui souffrent et en les protégeant contre les pires iniquités. Nous pouvons également faire pression sur les gouvernements du monde entier pour qu’ils dépensent l’argent des contribuables d’une manière qui reflète mieux les valeurs de ceux qui paient des impôts. Si nous trouvons des façons de satisfaire aux besoins des pauvres qui permettent aux entreprises d’engranger des bénéfices et qui donnent voix au chapitre aux politiciens, nous aurons trouvé un moyen durable de réduire les iniquités dans ce monde. »

Bill Gates, fondateur de Microsoft

L’innovation et l’entreprise sociale nous permettront d’étudier les différentes méthodes utilisées à l’échelle internationale pour renforcer les capacités en vue d’améliorer les services de mentorat par une multiplication des recherches et des activités de gouvernance au Canada. Ces projets évalueront les approches actuelles, les perspectives de recherche pour trouver des exemples internationaux de succès et formuler des recommandations pour assurer la croissance des services de mentorat au Canada.

Grands Frères et Grandes Sœurs a déjà commencé à établir des partenariats novateurs et à prendre des initiatives qui portent sur les grandes questions sociales auxquelles sont confrontés nos jeunes :

Ces exemples d’innovation et d’entreprise sociale effleurent à peine la surface. Nous avons des projets dans la Porte d’entrée du Nord du Canada pour des services centraux à l’intention des populations rurales, éloignées et autochtones. Des initiatives comme BIGS@work est une analyse d’initiatives dont le but est d’encourager le mentorat dans les entreprises et les ministères publics. Nous sommes des pionniers dans le domaine de la sécurité des enfants pour la prévention des blessures, nous procédons à une vérification intense de la sécurité des enfants avec les services de police et des professionnels nationaux et internationaux du domaine pour déterminer les points de repère et les possibilités de formation pour ceux et celles qui travaillent auprès des enfants et des jeunes. Nos travaux exigent constamment créativité et innovation.

Comment le gouvernement peut-il prêter son concours?

Comme on peut le lire dans la Stratégie de l’innovation du gouvernement du Canada en 2002 : « L’innovation est l’affaire de tout le monde, l’innovation signifie tout bonnement trouver des façons de mieux faire les choses qu’auparavant. Cela signifie un pays où tout le monde aspire à l’excellence. Cela désigne l’effort personnel de contribuer au bilan économique du Canada pour le bien-être de tous. C’est pourquoi nous devons tous nous y investir. » Grands Frères et Grandes Sœurs aspire à l’excellence en établissant des partenariats et en offrant des possibilités plus nombreuses aux enfants et aux jeunes et, grâce à l’innovation, nous parviendrons à une société plus inclusive pour tous les jeunes Canadiens. La contribution de 2 millions de dollars du gouvernement sur une période de trois ans permettra d’investir dans l’avenir du Canada.

3. Initiatives du centenaire en 2013

La célébration d’un centenaire est un jalon pour le mentorat au Canada qui offre une occasion exceptionnelle d’instruire, de mobiliser de nouveaux bénévoles et de susciter l’intérêt du secteur privé et des entreprises. La célébration de l’impact des programmes et des services de mentorat au Canada renforce les possibilités d’organiser une campagne de marketing judicieuse et bien ciblée, de recourir à des ambassadeurs pour une série de conférenciers intitulée « Commencez quelque chose » et de mobiliser les jeunes pour qu’ils participent à ces initiatives. Nous ferons campagne pour un sommet de la jeunesse sur la Colline du Parlement qui réunira tout le monde à notre convention nationale pour rendre un vibrant hommage au mentorat au Canada.

Comment le gouvernement peut-il prêter son concours?

Un centenaire est un jalon dans la société canadienne et le gouvernement fédéral actuel, sous la direction du premier ministre, M. Stephen Harper, a toujours appuyé et célébré les initiatives qui marquent un centenaire. Une contribution fédérale de 1 million de dollars par an pendant trois ans, soit un total de 3 millions de dollars destinés aux initiatives du centenaire, aura un impact national très profond sur le mentorat des enfants et des jeunes.

La puissance du mentorat

Comme le démontrent les statistiques, le mentorat donne des résultats concluants. Depuis 100 ans, nous avons constaté cela à maintes et maintes reprises. Nos Petits (les jeunes qui participent à nos programmes) obtiennent leur diplôme de fin d’études secondaires avec un taux supérieur de 20 p. 100 à la moyenne nationale. Soixante-dix-huit pour cent des Petites issues d’un milieu vivant de l’aide sociale ne comptent plus sur cette forme de revenu et un nombre anormalement élevé d’anciennes Petites sortent diplômées d’un collège ou d’une université par rapport aux autres Petites de leur tranche d’âge.

En revanche, les enfants à qui l’on refuse le bienfait d’un modèle positif sont des enfants qui continueront d’être jugés « à risque », et non pas des enfants « au bord du succès ».

Le mentorat, c’est la prévention. C’est orienter les enfants loin des comportements et des situations qui finissent par compromettre leur bien-être scolaire, social et économique. En d’autres termes, l’aide du gouvernement aux programmes de mentorat de Grands Frères et Grandes Sœurs  limitera le volume de ressources que les pouvoirs publics doivent consacrer aux mesures punitives à l’avenir. Nous demandons que ce financement se traduise par une augmentation spectaculaire du nombre d’enfants et de jeunes qui se prévalent des programmes de mentorat offerts par Grands Frères et Grandes Sœurs du Canada et, surtout, nous demandons que le financement appuie l’avenir des enfants et des jeunes de notre pays. Moyennant quelques conseils, il n’y a pas de limite à ce que ces jeunes peuvent accomplir et à ce qu’ils peuvent rendre à leurs collectivités et à leur pays.